La Canée

Antiquité

La Canée est situé sur l’ancien emplacement minoen de Kydonia. La ville se développe à nouveau à la fin de l’époque minoenne comme une importante cité-État de la Grèce classique, dont les limites s’étendaient de la baie de La Canée jusqu’au pied des Montagnes blanches. Kydonia était constamment en guerre avec d’autres cités-États telles que Aptera, Falasarna et Polyrrinia, voire Égine, qui commémore une victoire au temple d’Aphaïa.

La cité est assez importante pour être mentionnée dans l’Odyssée d’Homère. En 69 av. J.-C., le consul romain Metellus défait les Crétois et conquiert Kydonia à qui il accorde les privilèges d’une cité-État indépendante. Kydonia eut le droit de frapper sa propre monnaie jusqu’au IIIe siècle ap. J.-C.

La Canée
La Canée
La Canée

Moyen Âge

Le début de la période de domination byzantine est assez mal documenté. Les armées musulmanes prennent possession de l’île en 824, reprise par les Byzantins en 921, qui commencent alors à fortifier la ville pour empêcher sa reconquête par les musulmans.

Après la quatrième croisade et le démantèlement de l’Empire byzantin, en 1204, la Crète est donnée à Boniface, marquis de Montferrat, qui choisit de la revendre aux Vénitiens.

En 1252, les Vénitiens parviennent à s’imposer aux Crétois mais en 1263, les Génois conduits par le comte de Malte, Henrico Pescatore, avec l’appui de la population, prennent la ville.

Ils la conservent jusqu’en 1285, date de sa reconquête par les Vénitiens. La Canée est alors le siège administratif de la région, et devient un centre de commerce ainsi qu’une région agricole fertile. Les contacts avec les Vénitiens favorisent les échanges entre les deux cultures.

Le nom de la ville se transforme en La Canea et des fortifications sont construites tout autour de la ville pour la protéger des invasions et des pirates, donnant à la cité la forme qu’elle a aujourd’hui.

Cependant, les murs n’empêchent pas les Turcs de conquérir la ville après seulement deux mois de siège. Les Turcs avaient débarqué au monastère de Gonia, à Kissamos, qu’ils avaient pillé et incendié.

Ils s’étaient ensuite emparés de La Canée le 2 août 1645 au terme d’un siège sanglant, notamment dans les rangs turcs, qui avaient perdu 40 000 hommes. Ces pertes considérables valurent au commandant des armées turques d’être exécuté à son retour à Istanbul.

Époque moderne

La plupart des églises sont transformées en mosquées et les richesses de la ville sont prises. Les turcs résident principalement dans les quartiers est de la ville, Kastelli et Splantzia, où ils convertissent l’église dominicaine de Saint-Nicolas en mosquée Houghiar Tzamissi. Ils construisent également de nouvelles mosquées telles que la mosquée Kioutsouk Hassan Tzamissi sur le port, des bains publics (Hammam), et des fontaines, éléments importants des cités turques. Le pasha de Crète résidait à La Canée.

En 1821, alors que la Grèce se soulève contre l’Empire ottoman, beaucoup de chrétiens sont massacrés, y compris l’évêque de Kissamos, pendu à un arbre.

Eleftherios Venizelos, originaire de Mournies près de La Canée, est un des meneurs du soulèvement contre les Ottomans. Il deviendra par la suite premier ministre de Grèce. Sa tombe est au sommet d’une colline surplombant La Canée.

En 1898, pendant les derniers pas vers l’indépendance et de l’enosis (union avec la Grèce), les grandes puissances font de La Canée la capitale d’un État crétois semi-autonome, avec le Prince Georges de Grèce à sa tête. Le quartier de Hallepa possède plusieurs ambassades et consulats néoclassiques datant de cette période. La capitale de l’île deviendra Héraklion en 1971.

La Canée
La Canée

La ville aujourd’hui

Bien qu’elle ait été bombardée pendant la Seconde Guerre mondiale, La Canée est considérée comme une des plus jolies villes de Crète, particulièrement le vieux port vénitien avec son phare du XVe siècle et la mosquée des Janissaires.

La plupart des bâtiments ont été restaurés afin de devenir des hôtels, des magasins ou des bars. Cependant, le quartier de la Splantzia, derrière le port et les arsenaux vénitiens est toujours très largement intact et très évocateur de l’atmosphère d’alors.

La cathédrale grecque orthodoxe de 1860 est située dans un square, faisant face à la cathédrale catholique romaine. La synagogue –Etz Hayyim dans le quartier Topanas- a été restaurée ces dernières années, l’empêchant ainsi de tomber en ruine après que la communauté juive de La Canée a été déportée de l’île par les soldats du Troisième Reich en 1944. Tragiquement, une torpille britannique coula le Tanais qui transportait la plupart des juifs prisonniers.

La ville se glorifie de posséder un musée archéologique, un musée de la marine et un musée du folklore, des galeries d’art et de nombreux magasins et tavernes dans la vieille ville.

Le marché couvert datant de 1913, basé sur les plans de celui de Marseille, est aux abords de la vieille ville et est populaire aussi bien auprès des touristes que des habitants locaux. Dans la nouvelle ville, on trouve l’université et la mairie.

Transports

La ville possède un aéroport international (code AITA : CHQ), sur la péninsule Akrotiri. L’aéroport tient son nom de Daskaloyánnis, un héros sfakiot écorché vif par les Turcs au XVIIIe siècle.

Il y a plusieurs vols quotidiens depuis Athènes. L’été les vols charters depuis l’Allemagne, la Grande-Bretagne ou les autres pays d’Europe sont également fréquents.

Souda, à 7 km à l’est, est le port de la ville et le lieu d’une base navale de l’OTAN. Des ferries vont quotidiennement à Athènes.

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